[MBI:TAC]

Respect
Souplesse
Pertinence
Fiabilité
Rythme


Ancrage entier
Acceptation active
Compassion chaleureuse
Curiosité respectueuse
Apprentissage réciproque


Flow exprimé
Moment précieux
Vitalité stable
Sentir libre
Naturellement


Où et comment – Précisément
Encore déjà si nuancée
Spécifiquement


Ecouter tout
Explorer strates – habituellement
Varier approches
Confiance offerte
Qu’as-tu appris?


Co-conditions
A chaque étape
Facilitant
Universel

Ritournelle en bol de silence

A quel surgissement, à quel jaillissement
A quel déploiement, embrasement
A quel apaisement, quel dépouillement
A quel dénouement, à quel effacement
A quelle danse immobile

Avec quel contact, avec quel ressenti
Avec quelle vigueur, avec quel tact
Avec quelle douceur, quelle équité
Avec quelle sincérité, quelle ambivalence,
Avec quelle aisance délicate

Dans quelle source, quelle immensité
Dans quelle brume, dans quel coeur
Dans quel vent, quelles profondeurs
Dans quelle membrane, dans quel ciel,
Dans quel reflet essentiel

S’offre consciemment
ton attention

Allowing – Starts, Ends, Now – Remembering

…ton souffle, ton corps, ton coeur,
l’essence de notre être,
qui te parle en silence

Une voix posée et insistant sur ce qui est dit
Une voix sonnante et enthousiaste
Une voix lente et profonde
Une voix douce qui choisit ses mots
Une voix qui sourit avec les yeux
Une voix qui hésite et conclut
Une voix qui fait sourire et aimer
Une voix qui remercie entre chaque mot
Une voix qui se fait entendre
Une voix précise qui s’abandonne
Une voix digne au bord des larmes de joie
Une voix qui synthétise et apporte clarté
Une voix qui pense ce qu’elle dit
Une voix qui s’invente à l’intérieur en ressentant ses mots
Une voix qui s’entend résonner en soi et l’autre
Une voix qui laisse traîner ses mots à compléter
Une voix qui avance déjà
Une voix qui énumère en s’en amusant
Une voix radieuse qui articule
Une voix qui illumine et dépasse
Une voix confiante qui dit des mots compagnons
Une voix humble qui fait se sentir émus ensemble
Une voix dure et joueuse, intense vers le silence.

Monochrome color of the empty sky

During yesterday afternoon meditation, I felt well grounded from the start for a long now.

An image appeared through a window: the infinite tracking shot of a large bird gliding against the light in a sky that was scrolling so fast and still seemed totally motionless.

It was just an image, a vivid image that would disappear.

I noticed that the orientation of my body seemed strange, as if it had rotated without me knowing and it was kind of sitting on the wall, face up, watching through the roof. The contact between my body and the wall was ok, gravity was normal, it was just the sense of verticality that was temporarily lost. While recognizing there was nothing to worry about,

the image had changed: the child-drawn bird had disappeared but the feeling of speed through the window was still here. The monochrome color of the empty sky wanted to be seen, but there was only speed in the steadiness. It felt like a relief to allow this velocity to be here.

Pas dans l’allée (Unborn)

Les traces de pas dans l’allée 
mettent autant de temps à disparaître 
qu’il y a de pas dans l’air.

Autant de temps à disparaître qu’il y a de pas.
Tant qu’il y a des pas
Les traces de pas résonnent.

Chacun accueilli, chacun s’est exprimé
Les pas ne laissent de traces ni dans l’air ni dans l’allée.
Personne n’arrive. Personne n’est né.

Les pas disparaissent dans l’air et dans l’allée.
Sans se séparer 
Du goût des mots du bout des lèvres.

C’est parce qu’il est possible pour
un corps de se sentir empli de
confiance qu’existe entre nous réunis un mot pour le dire.

Neuroplastique

Longtemps les scientifiques ont cru que le cerveau, une fois mature, se caractérisait par la stabilité de ses connexions, jugées immuables. Les preuves de la neuroplasticité s’étaient pourtant multipliées depuis plusieurs millions de milliard de synapses.

Il fût admis que la modification à long terme de l’efficacité de la transmission synaptique était la base cellulaire de la mémoire et de l’apprentissage, dont dépendait cruellement la survie de l’espèce humaine : à l’ère anthropocène se révélaient inadaptés de nombreux comportements prédateurs acquis depuis le début de l’évolution.

Des neuroplasticiens tentaient d’accélérer la transformation de leur connectome. Ces précurseurs prenaient soin de leur sommeil, pratiquaient une activité sportive, favorisaient échanges et partage, se préservaient des psychotropes toxiques, évitaient les pollutions visuelles et sonores, s’entraînaient à pleinement ressentir le présent, s’imprégnaient d’éphémères émerveillements.

Restait l’inexplicable lenteur. — L’ampleur et la vitesse des modifications observées chez les praticiens plafonnait malgré la valorisation socio-culturelle, les catalyseurs moléculaires, les expositions électromagnétiques, les traductions de philosophies ancestrales ou le simple espoir persistant. Une vie entière pourrait ne pas suffire à maîtriser sa propre plasticité neuronale, alors on essayait d’apprécier jusque la lenteur du chemin.

D’après « Écrire avec Kafka : les quatre versions de Prométhée », proposition d’écriture par François Bon